vendredi 12 mars 2010

Le Terrible Two


Tu te demandes certainement ce qu'est ce terme barbare, in English en plus. Ca fait peur. Non, ce n'est pas le dernier truc à la mode (quoique, ça dépend chez qui). Non, tu n'es pas totalement has-been. Pourquoi ??? Tout simplement parce que tu ne peux PAS passer à côté, c'est totalement impossible.
Tu es curieux de savoir à quoi ça ressemble ??? Bah je t'inviterai bien à la maison pour te montrer, ça serait simple, net et efficace, mais ça va être un peu compliqué. Pour les non-initiés, ou les futurs parents qui connaîtront forcément ce délicieux moment, un petit topo s'impose.
Le Terrible Two, autrement appelé première adolescence, et une phase par laquelle passe le petit enfant aux alentours de deux ans. Pendant cette période qui peut durer quelques années l'enfant s'affirme en s'opposant. Il prend conscience qu'il est une personne à part entière.

Ca, c'est le côté psy, le côté "whaouh super". On est content pour nos enfants, c'est génial, ils grandissent. Mais concrètement ça donne quoi ??? Dans la vraie vie, ça se traduit comment ???
"NON". Ah, ça, c'est le maître mot. Celui qu'on entend trop souvent, décliné sous plusieurs formes. On a le "non" neutre, celui qu'on préfère, mais qui est rare. On a le "non" chouineur, accompagné de petits bruits qui agacent. Le "non" je fais la gueule, avec son lot de soupe de grimaces qui veulent clairement dire "tu me fais chier, alors je boude". Et le "NOOOOOON" hurleur, ah celui là, ah rien que d'y penser mon sang bouillonne.
Le syndrôme du chewing-gum. C'est très simple à reconnaître, ton enfant devient tout mou, et tu as beau lui dire "mets-toi debout" (sur un ton calme et compréhensif au départ, puis tu finis par t'énerver sévère), bah c'est impossible. Il y met carrément de la mauvaise volonté, c'est clair, il te défie.
"C'est moi". Ah oui, bah j'avais bien dit que c'était une sorte de crise d'indépendance. On ouvre la porte "non, c'est moi" (remarquez la récurrence du "non"), on mange "non, c'est moi". Pour certaines choses tu es contents de voir ton gamin faire tout seul. Genre, manger seul, ça c'est sympa parce que tu peux profiter du repas en famille, à condition bien sûr qu'il sache manger proprement et que RIEN ne vienne le contrarier. Sinon...
Le caprice, la scène, le spectacle, le show... Appelle ça comme tu veux, mais on se comprend. C'est le truc ultime, le top de la crise. Si ça survient en public, en plus, tu as une légère tendance à te taper la honte. Chez nous ça se traduit par des hurlements, parfois des larmes de crocodile, souvent un spectaculaire jeté au sol suivi d'une magnifique roulade et des pieds qui frappent le sol (on se croirait aux J.O pendant l'épreuve de gymnastique rythmique), et pour couronner le tout, on y ajoute le syndrôme du chewing-gum si tu essaye de mettre ton monstre sur ses deux pattes. Ca donne envie de faire des gosses, hein ??? Ce genre de comportement survient quand l'enfant est contrarié... ou pas. Ouaip... parfois ton gamin est tranquillement en train de jouer, et tout à coup, paf, il se met en crise. Tu tentes te savoir ce qu'il se passe. Tu t'es fait mal ? Qu'est-ce qui t'arrive ??? Mais tu te rends vite compte que toute communication est impossible. La bête est dans tous ses états, et toi... tu ne sais toujours pas pourquoi. Enfin, sans avoir non plus pourquoi, d'un coup, c'est de nouveau le calme. Il n'y a rien à comprendre.
Tout de suite et que ça saute. La patience, la bête de deux ans, elle connaît pas. "Mamaaaaaan" crie-t-elle d'un ton autoritaire. "Oui, deux minutes j'arrive"... trop tard, c'est le drame... on embraye sur un méga sketch de la mort qui tue. Cris, pleurs, jeté de tout ce qui lui passe sous la main, roulade au sol... bref trop de la balle.

Maintenant que vous avez un petit aperçu de la façon dont se manifeste le Terrible Two (petit aperçu, les mômes regorgent d'imagination), comment y faire face ???
Je vais vachement vous aider en vous disant : j'en sais trop rien !!! puisqu'on est en plein dedans.
La seule chose que je peux vous dire, c'est que c'est un cap à passer et qu'il faut prendre d'une part son mal en patience (traduction : ne pas égorger son enfant et finir en prison), et d'autre part rester cohérent.
Oui, je crois que patience et cohérence peuvent nous aider à traverser la tempête. Nos enfants s'affirment dans l'opposition, et pour s'opposer, il faut des choses auxquelles se cogner. Clairement, à nous parents de fixer des limites et des règles et ne pas y déroger. Perso, je pense que tout laisser passer en ce disant "c'est de son age, ça va lui passer", ce n'est pas du tout lui rendre service.
Nous, on fait quoi ???
A la base, quand on dit quelque chose, on ne cède pas, et on montre qu'on est sûrs et catégoriques. Si le môme sent une faille, il y a 99% de chance pour qu'il te rentre dedans pour te faire céder. Ex: c'est l'heure de dormir et la bête du haut de ses deux ans a décidé de papoter et de faire la fête. Nous, on y va une fois et on met clairement les choses au point. "Maintenant, c'est l'heure de faire dodo, alors je ne veux plus t'entendre". Si la bête a tendance à appeler papa ou maman, je rajoute "tu peux crier ou pleurer si tu en as envie, mais je ne reviendrai pas". Chez nous, ça fonctionne, mais c'est clair que si elle sent qu'elle peut nous faire tourner en bourrique, elle ne va pas se gêner.
Quand on est face à une méga crise de caprice, deux techniques "fonctionnent" chez nous. La première c'est l'ignorance. Sachez, qu'il n'y a pas de spectacle sans spectateur... La seconde c'est la punition. Alors pas de punition corporelle bien sûr (même si une petite tape sur la couche remet les idées en place), mais une mise au coin, ou encore mieux assis sur une chaise dans un coin. Oui, parce que juste au coin, l'enfant à tendance à s'en échapper et joue avec toi et tes nerfs en te faisant revenir toutes les deux secondes. Sur la chaise, la notre, elle n'ose pas en descendre.
Si la crise a lieu en public, surtout, pour ne pas agraver la situation : ne pas s'énerver et ne pas montrer qu'on a super honte. Ca attiserai la bestiole qui en rajouterai une couche rien que pour le plaisir. Nous, pour éviter la crise, on met les choses au clair avant d'aller dans un endroit "critique". "Là on va dans un magasin, tu ne touche à rien et tu écoutes. Sinon en rentrant c'est le coin. T'as compris ???". Je t'avoues que ça ne marche pas à tous les coups, hein, ça serait trop beau.

Pour résumer, le Terrible Two, ça met tes nerfs et ton sang froid à rude épreuve, et parfois, ça pourrait même te faire regretter d'avoir fait des gamins... Non, quand même, on les aime au fond.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire